[sommaire]
Des contrastes importants entre secteurs urbanisés et espaces ruraux
Si le département affiche [bleu violet]un taux important de territoires artificialisés[/bleu violet] avec 6,6% (soit 2 points de plus que la moyenne nationale), la réalité fait apparaître des [bleu violet]paysages très contrastés[/bleu violet] : le nord du département, la vallée de la Moselle et la région de Nancy concentrent l’essentiel des zones urbanisées, tandis que des territoires restent très ruraux dans le Saintois ou le Lunévillois.
Les paysages présentent [bleu violet]des formes remarquables de relations entre l’urbanisation et les espaces de nature[/bleu violet], qu’ils soient forestiers, agricoles ou fluviaux : forêts, coteaux cultivés ou vallons agricoles aux portes des villes et des villages, transitions subtiles grâce aux vergers et aux jardins, cadres naturels mettant en valeur des sites bâtis diversifiés, formes urbaines et parcellaires très particulières. Plusieurs phénomènes expliquent la situation actuelle : [bleu violet]la forme très allongée et originale du territoire[/bleu violet], héritage du Traité de Francfort, conduit à l’éloignement du Pays Haut et sa relative mise à l’écart le développement de la vallée de la Moselle autour de Metz dans le département voisin ; les importantes mutations du tissu industriel ont plus touché certains secteurs que d’autres : ainsi, si Nancy et Toul sont plutôt dynamiques, Longwy et Lunéville ont été davantage touchées par les crises économiques, même si un regain d’activité semble se dessiner.
De nombreux villages gardent un caractère rural (Vitrey)
De vastes espaces encore ruraux
Si la Meurthe-et-Moselle présente de grands secteurs urbanisés, notamment dans les vallées de la Moselle et de la Meurthe autour de Nancy, Toul, Lunéville, mais aussi dans le Pays-Haut (Longwy et Briey), [bleu violet]une large partie de son territoire conserve un caractère encore rural[/bleu violet] et reste à l’écart du développement urbain. Les cantons les plus ruraux et les moins construits sont ceux de Blâmont, Badonviller, Cirey-sur-Vezouze dans le Lunévillois et de Colombey-les-Belles, Domèvre-en-Haye, Thiaucourt-Regnévillle et Chambley-Bussières sur le plateau de Haye, qui couvrent près de 25% du territoire avec seulement 40 000 habitants (soit 5% de la population totale).
La mécanisation de l’agriculture, amorcée dès le début du XXème siècle, a rendu de moins en moins nécessaire la main d’œuvre, entraînant une désertification des campagnes. Dans les secteurs les plus éloignés des influences urbaines, des maisons abandonnées ou vieillissantes apparaissent dans les centres des villages, mais les résidences secondaires prennent le relais, notamment aux frontières avec la Belgique et dans le Saintois. [bleu violet]La revitalisation des bourgs et la sauvegarde du patrimoine villageois restent ainsi des enjeux importants pour les paysages départementaux.[/bleu violet]
La typologie des paysages bâtis ruraux
Des silhouettes de villages qui agrémentent les paysages
Village groupé autour de son clocher et entouré d'une ceinture de vergers (Sexey-les-Bois)
Le château de Haroué au milieu de la campagne du Saintois
Le clocher à bulbe de Deneuvre, une particularité architecturale lorraine
Les villages « lorrains », par leurs formes urbaines très particulières, contribuent de façon majeure à [bleu violet]l’identité des paysages ruraux de Meurthe-et-Moselle[/bleu violet]. Ils sont toujours avenants vus de l’extérieur, s’affichant précisément dans le paysage, économes de l’espace : grande nappe de toits rouges à pentes douces ; silhouette du clocher de l’église, parfois à bulbes ; frange de vergers, de prés-vergers et de jardins autour, composant une ceinture végétale qui participe à l’inscription en douceur du bâti dans le paysage.
Société rurale et paysage des villages « lorrain »
Ils ont longtemps fonctionné dans un système d’[bleu violet]autosuffisance[/bleu violet] presque complète, chacun produisant les denrées indispensables de la vie quotidienne : les céréales pour le pain, la vigne pour le vin, les pommes de terre et les légumes du jardin pour la soupe, le miel, l’osier, le chanvre et le lin ; parfois quelques plants de tabac amélioraient l’ordinaire. Chaque foyer engraissait son cochon, et les troupeaux fournissaient le lait et la viande.La population était très hiérarchisée :
Des sites bâtis valorisants
Les positionnements des établissements humains ne sont pas le fruit du hasard. La reconnaissance des sites bâtis peut utilement inspirer les choix contemporains d’extension d’urbanisation. Les villages s’installent généralement sur les sites les plus propices, idéalement à proximité d’un plateau forestier dominant une plaine au terroir fertile.
Les reliefs concourent ainsi à mettre en scène les formes bâties :
Le site bâti perché de Liverdun dans la vallée de la Moselle
Le village de Moyen, perché sur un rebord de la vallée de la Mortagne
Le village de Lagney, accroché au coteau
Le village de Charme-la-Côte, accroché aux Côtes de Meuse
Le site de Pont-à-Mousson, dans la vallée de la Moselle
Le site de Baccarat dans la vallée de la Meurthe
Cons-la-Granville, village niché dans la vallée de la Chiers
Vézelise, bourg niché dans la petite vallée du Brénon
Lunéville, dans une plaine à la confluence de la Meurthe et de la Vezouze
Toul installée dans la plaine de la Woëvre
Des formes urbaines caractéristiques
Structure caractéristique du village lorrain : maisons jointives perpendiculaires à la rue et s’étirant en profondeur
Des sites bâtis précisément positionnés et organisés dans leurs finage un village du plateau de Haye installé au centre d’une clairière agricole
L'organisation précise du bâti traditionnel du village-rue lorrain : des ambiances contrastées entre l'usoir souvent austère côté rue et les jardins avenants côté campagne
C’est l’habitat mitoyen, soigneusement agencé, allongé entre usoir et meix, qui compose ces villages bien individualisés dans l’espace agricole.
Implantation type d’un village lorrain sur une côte (l’exemple de Bulligny) : le village rue entouré de vergers, la forêt sur le front de côte, la plaine cultivée
Implantation type d’un village lorrain sur une côte (l’exemple de Bulligny) : parcellaire très morcelé sur le coteau
Un exemple de village-tas : Mont-l’Etroit
Un exemple de village-rue de vignerons : Bruley
Maison traditionnelle lorraine (Viterne)
Ferme traditionnelle à plusieurs rains (Vaudémont)
[bleu violet]La maison rurale traditionnelle réunit sous le même toit les hommes, les animaux, les récoltes et le matériel[/bleu violet]. Il n’y a ni cour, ni annexes, le matériel agricole trop encombrant, tout comme le tas de fumier et la réserve de bois, étant entreposés devant la maison sur [bleu violet]l’usoir.[/bleu violet]
La maison étroite et profonde s’installe sur une parcelle en lanière. Elle s’ouvre d’un côté sur l’usoir côté rue et de l’autre sur le jardin, le [bleu violet]meix[/bleu violet], terminé par le verger à l’arrière.
Un habitat aux volumes généreux organisés en plusieurs rains (ou travées)
La maison s’organise généralement en [bleu violet]trois travées, les rains :[/bleu violet]
S’y ajoute le grenier qui sert à stocker le grain et le foin.
La maison est construite en pierre locale (voir « Les paysages et la géologie »). Les murs épais sont le plus souvent recouverts d’un enduit de mortier de chaux et d’argile protégeant la pierre, plus rarement, les constructions sont construites avec de la pierre de taille apparente, telle que [bleu violet]la pierre de Jaumont[/bleu violet] à la teinte jaune caractéristique. Après la deuxième reconstruction (années 1950), l’utilisation d’enduit en ciment s’est généralisée, offrant une teinte gris sombre au village lorrain. Les restaurations les plus récentes, notamment dans les villages patrimoniaux ou proches des zones urbanisées, font renaître les enduits à la chaux, redonnant de la couleur aux maisons anciennes.
Porte de grange cintrée et porte d’entrée à fronton ornent la façade d’une maison du Pays de la Vezouze : particularité locale, ces portes monumentales ont été réalisées aux XVIIe et XVIIIe siècles par des artisans italiens (Autrepierre).
Traditionnellement, des poiriers palissés étaient plantés le long des façades, leurs racines permettant d’absorber l’humidité des fondations (Norroy-le-Sec)
[bleu violet]Hormis la porte de la grange, monumentale et imposante, les ouvertures sont réduites au strict minimum afin de se protéger du froid en hiver[/bleu violet]. Vestige de la colonisation romaine, la toiture présente une pente étonnamment faible pour cette région du Nord-Est de la France, donnant à la maison un air presque méridional. Ce caractère est renforcé par l’utilisation traditionnelle de la [bleu violet]tuile canal[/bleu violet], aujourd’hui largement remplacée par la tuile mécanique, mais que l’on retrouve sur certaines toitures anciennes. Les ornements sont rares, avec des chaînages d’angles et des encadrements de fenêtres en pierre de taille apparentes et parfois sculptées. C’est notamment le cas des portes à fronton de la vallée de la Vezouze, non loin de Lunéville, où les portes sont surmontées de frontons brisés, moulurés et ornés de sculptures. On voit encore par endroits [bleu violet]des arbres fruitiers palissés sur la façade[/bleu violet] (poirier).
Disposition de la maison de vigneron avec ses deux bâtisses séparées par une petite cour
Ce plan type se décline suivant le niveau de richesse et la fonction des occupants :
(source : Musée lorrain)
Les vallées : un cadre naturel et rural de qualité pour l’urbanisation
Le site de Pont-à-Mousson dans le fond de vallée de la Moselle, cadré par les coteaux cultivés et couronnés de boisements
La centrale thermique EDF de Blénod-lès-Pont-à-Mousson, monument installé dans la vallée de la Moselle
La campagne forme un arrière-plan précieux pour la ville (Chaligny)
Les coteaux couronnés de boisement et les derniers espaces agricoles constituent un cadre naturel précieux pour l’urbanisation qui s’étend dans la vallée de la Moselle
Les coteaux boisés, des horizons précieux visibles depuis les centres urbains (Nancy)
[bleu violet]Les principales villes du département[/bleu violet] se sont épanouies dans les plaines et fonds de vallées, le long des voies principales de communication, à proximité des cours d’eau qui permettent l’installation de l’industrie et favorisent les échanges fluviaux. Ces sites offrent le plus souvent [bleu violet]un cadre naturel remarquable[/bleu violet] pour l’urbanisation. Les boisements qui coiffent les reliefs dessinent les limites des paysages urbains, clairement lisibles ; depuis l’intérieur des villes, ces mêmes coteaux constituent les horizons boisés précieux, magnifiant les perspectives des rues et adoucissant l’ambiance des paysages bâtis. Les espaces agricoles, lorsqu’ils sont encore présents, contribuent à valoriser les paysages des vallées urbanisées : ils composent des toiles de fond sur les coteaux ; mais surtout [bleu violet]ils valorisent les précieuses et fragiles coupures d’urbanisation en fond de vallée[/bleu violet], séquençant une urbanisation qui tend à devenir linéaire et continue ; ils constituent enfin, comme les forêts, des espaces de nature de proximité, attractifs pour les habitants en étant visibles et plus ou moins accessibles.
Un patrimoine urbain et architectural de qualité
La place Duroc de Pont-à-Mousson, un bel ensemble architectural et urbain
La ville de Toul, bien tenue dans ses fortifications
La villa Jika, ou villa Majorelle, première maison Art Nouveau de Nancy, dessinée par l'architecte Henri Sauvage en 1901
Richesse du patrimoine industriel : réhabilitation d'un bâtiment des usines de Senelle-Maubeuge en résidence (Herserange)
Un riche patrimoine architectural et urbain marque les centres des villes de Meurthe-et-Moselle :
Nancy : le cadre puissant de la vallée de la Meurthe
L’agglomération nancéienne dans la vallée de la Moselle
L’agglomération de Nancy dominée par le rebord boisé du plateau de Haye
« Nancy, comme Toul, est dans une vallée mais dans une belle large et opulente vallée. La ville a peu d’aspect : les clochers de la cathédrale sont des poivrières pompadour. […] la place de l’Hôtel de Ville est une des places rococo les plus jolies, les plus gaies et les plus complètes que j’ai vues. C’est une décoration fort bien faite et merveilleusement ajustée avec toutes sortes de choses qui sont bien ensemble et qui s’entraident pour l’effet ; des fontaines en rocaille, des bosquets d’arbres taillés et façonnés, des grilles de fer épaisses, dorées ou ouvragées, une statue du roi Stanislas, un arc de triomphe d’un style tourmenté et amusant, des façades nobles, et élégantes, bien liées entre elles et disposées selon des angles intelligents. […] C’est une place marquise. J’ai vraiment regretté que le temps me manquât pour voir le détail et à mon aise cette ville toute de style de Louis XV. »Victor Hugo, Le Rhin (1845)
Un cadre naturel de grande qualité
[bleu violet]Nancy[/bleu violet], installée dans la vallée de la Meurthe, entre le plateau de Haye à l’ouest et les buttes-témoin du Grand Couronné à l’est, présente un cadre naturel remarquable, dessiné par des reliefs puissants couronnés de boisements (la forêt de Haye). L’urbanisation, qui s’étend largement dans le fond de la vallée reste ainsi précisément encadrée par les crêtes boisées, malgré quelques constructions en signal sur les pentes et le plateau de Haye (Haut du Lièvre et sa tour panoramique, notamment).
Un riche patrimoine architectural et urbain, héritage des XVIe - XVIIIe siècles
La porte de la Craffe, construite en 1336, un vestige des fortification de Nancy alors simple bastion sur la route du sillon mosellan
La place Stanislas ornée des magnifiques grilles en fer forgées dessinées par Jean Lamour valent à Nancy le surnom de « ville aux Portes d'Or »
La paisible place d'Alliance cadrée par ses tilleuls taillés
Les allées ombragées du parc de la Pépinière, précieux espace vert au centre de la ville
Fondée au XIe siècle, [bleu violet]Nancy est une ville ducale[/bleu violet] qui connaît un rapide essor au cours du Moyen-âge et devient capitale du Duché de Lorraine. Installée en rive de Meurthe, sur un gué qui permet la traversée des hommes et des bêtes, la petite place forte de Nanciacum se développe au carrefour d’une voie importante nord-sud et de la route du sel (est-ouest), à proximité de la giboyeuse forêt de Haye. Capitale du Duché de Lorraine, la ville garde [bleu violet]un riche patrimoine architectural et urbain[/bleu violet], le plus remarquable étant l’héritage des XVIe-XVIIIe siècles avec le damier urbain de la ville neuve de Charles III et l’ensemble architectural du roi Stanislas Leszczynski formé des [bleu violet]places Stanislas, Carrières et Alliance[/bleu violet]. Toutes trois inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, elles unissent la Ville Vieille et le Ville Neuve. [bleu violet]Le secteur sauvegardé[/bleu violet], créé en 1976, rassemble plus largement sur 150 ha à la fois la ville vieille ducale, la ville neuve et l’ensemble place Stanislas-Pépinière.
Les mutations et transformations des XIXe et XXe siècles
Au XIXe siècle, les quartiers résidentiels se développent à l'ouest de Nancy, avec de nombreux bâtiments d'inspiration Art nouveau dessinés par les architectes de l'Ecole de Nancy, rue Raymond Poincaré
Le canal de la Marne au Rhin, construit en 1838, favorise le développement de quartiers industriels à l'est de Nancy
L'arrivée du chemin de fer à Nancy en 1852 participe au développement de la ville au XIXe siècle
Les XIXe et XXe siècles accélèrent le développement de la ville autour de son cœur patrimonial, avec l’arrivée du canal de la Marne au Rhin (1838) et du chemin de fer (1852) ; au début du XXème siècle, les quartiers résidentiels s’installent à l’ouest, les quartiers industriels à l’est.
La commune de Nancy elle-même, de taille réduite, avait déjà urbanisé ses 1500 ha après la Première Guerre mondiale. Les années 1950 voient le début d’une nouvelle vague d’urbanisation sous forme de grands ensembles, puis d’une large ceinture de lotissements de maisons individuelles. Ce tissu est encore bien visible aujourd’hui.
Après 1962, la population de la commune décline au profit de la première puis de la seconde couronne par un phénomène d’étalement urbain. La population de l’agglomération ne cesse de s’accroître, passant de 270 000 habitants en 1962 à plus de 331 278 en 2006. Parallèlement, la ville-centre regagne des habitants depuis 1982 grâce à des opérations de réhabilitations urbaines qui laissent une large place à l’habitat notamment dans le quartier Meurthe-Canal.
Une agglomération dense
Les grands ensembles du Haut du Lièvre, construits à partir de 1958 sur le plateau de Haye : un paysage urbain marquant en plein renouveau
Les silhouettes massives des immeubles du Haut du Lièvre émergent du plateau boisé de Haye marquant l'horizon de l'agglomération à l'est
Etalement de l'urbanisation à l'est de Nancy sous forme d'habitat individuel et de zones commerciales (Pulnoy)
Aujourd’hui, l’agglomération de Nancy, qui englobe près de 46% de la population du département, [bleu violet]reste le pôle principal de Meurthe-et-Moselle et la deuxième plus grande aire urbaine de Lorraine, après Metz[/bleu violet].
Ses paysages s’organisent en quartiers autour de la [bleu violet]ville-centre[/bleu violet], marqués chacun par leur époque. La première couronne est formée des communes limitrophes à Nancy et concentre l’habitat collectif (barres, tours) des années 1960 et 1970 (Jarville, Tomblaine, Essey, Saint-Max, Malzéville, Maxéville, Champigneulles, Laxou, Villers, Vandœuvre). La deuxième couronne est marquée par l’étalement de l’habitat individuel dans de vastes zones pavillonnaires que le développement de l’automobile a permis dans les années 1980 et 1990 (Bouxières, Heillecourt, Ludres, Dombasle, Saint-Nicolas, Varangéville, Pulnoy, Liverdun Seichamps…).
Les tours du quartier Saint-Sébastien, un paysage urbain marquant
Du haut de ses 100 mètres, la tour Thiers, construite en 1975 face à la gare, forme un des principaux points de repère urbain de Nancy
Vue de la tour Thiers depuis la place Stanislas
Les tentatives de rajeunissement du centre ancien se feront de manière assez brutale au cours des années 1960 et 1970, avec la destruction de logements insalubres et la construction de commerces et d’immeubles de bureaux :
Le port Sainte-Catherine sur le canal de la Marne au Rhin, nouveau pôle d'attraction du quartier des « Rives de Meurthe »
Aménagement récent des « Rives de Meurthe » par l'architecte-paysagiste Alexandre Chemetoff, vaste quartier de 300 ha s'étendant entre la Meurthe et la canal de la Marne au Rhin
Reconquête des berges de la Meurthe : circulations douces et promenade aménagée
Reconquête des berges de la Meurthe : quartiers d'habitations, promenade aménagée
Projet de rénovation urbaine sur le Plateau de Haye, Nancy
Désormais, les projets d’urbanisme se font à l’échelle du [bleu violet]Grand Nancy[/bleu violet], créé en 1995 et qui rassemble 20 communes :
Pont-à-Mousson : une ville épanouie dans la vallée de la Moselle
Extrait de la carte IGN de Pont-à-Mousson : la ville reste lovée dans le fond de la vallée de la Moselle
Pont-à-Mousson dans la vallée de la Moselle
La Place Duroc cadrée d’élégantes arcades, Pont-à-Mousson
La Moselle, avec l'abbaye des Prémontrés et les beaux coteaux verdoyants des Côtes de Moselle, compose un beau paysage urbain
Les jardins de l'abbaye des Prémontrés sur les berges de la Moselle
La fonderie de Pont-à-Mousson, une image associée à la ville, ici vue depuis le train
La fonderie de Pont-à-Mousson, cathédrale industrielle
Le morcellement du fond de vallée par les gravières, vue depuis la butte de Mousson
Avec ses 26 594 habitants (aire urbaine, INSEE 2007), la ville profite de sa situation [bleu violet]dans la vallée de la Moselle, entre Metz et Nancy[/bleu violet] : elle a été choisie comme siège de l’Etablissement Public Foncieret du Parc Naturel Régional de Lorraine. Le site qu’elle forme en fond de vallée est remarquablement perceptible depuis les coteaux et notamment depuis la butte de Mousson qui la surplombe à l’est :
Toul : une ville au pied des Côtes de Toul, sur les bords de la Moselle
Extrait de la carte IGN de Toul : la ville s’étend en bord de Moselle et au pied des Côtes de Toul
La ville fortifiée de Toul bien visible depuis la butte-témoin du Mont-Saint-Michel
Avec 22 321 habitants dans son aire urbaine (INSEE 2007), [bleu violet]Toul[/bleu violet] connaît un certain dynamisme en raison en particulier de sa proximité avec Nancy. Installée entre la Moselle et le canal de la Marne au Rhin, elle est [bleu violet]dominée à l’ouest par les reliefs des côtes de Meuse[/bleu violet] (côtes de Toul), et notamment par la butte-témoin du mont Saint-Michel qui offre une claire vision d’ensemble de la ville depuis ses pentes. Les deux tours gothiques de la [bleu violet]cathédrale Saint-Etienne[/bleu violet], construite du XIIe au XVe siècle, bien visibles depuis la plaine, marquent la silhouette urbaine. Sévèrement touché par les combats de la Seconde Guerre mondiale (la ville a été détruite à 40%), le centre ancien conserve néanmoins précieusement un riche patrimoine dans ses [bleu violet]fortifications[/bleu violet] remarquablement lisibles, construites par Vauban en 1700. Aujourd’hui, la ville a dépassé son enceinte fortifiée pour s’étendre au nord-est sur les pentes du mont Saint-Michel et vers la zone industrielle de la Croix-de-Metz, et au sud vers l’autoroute A31, s’étalant largement dans la plaine.
Lunéville, une ville au riche patrimoine architectural
Extrait de la carte IGN de Lunéville : la ville s’installe dans une plaine à la confluence de la Meurthe et de la Vezouze
Le château de Lunéville, un trésor architectural au cœur de la ville
Les jardins du château de Lunéville, un élégant parc mettant en valeur le paysage et le cadre de vie du centre-ville
La ville compte 27 876 habitants dans son aire urbaine (INSEE 2007). La grande richesse de son patrimoine architectural et urbain fait oublier la certaine neutralité de son site naturel de plaine situé à la confluence des vallées de la Vezouze et de la Meurthe. Sur l’ancienne route du sel, la ville se développe surtout au XVIIIe siècle, alors qu’elle est la résidence du duc de Lorraine Léopold. Elle conserve de cette époque un riche patrimoine :
Après la guerre de 1870, Lunéville devient ville frontière ; outre une importante garnison, elle accueille de nombreux rapatriés mosellans et alsaciens, ainsi que des entreprises telle que la Lorraine-Dietrich.
Bien que plus peuplée que Toul et Pont-à-Mousson, elle connaît une perte de vitesse importante avec une population qui ne cesse de baisser depuis 1968. L’activité industrielle y est peu importante et l’activité touristique peine à se renforcer.
Longwyet le Pays-Haut : des paysages marqués par les bouleversements industriels
Extrait de la carte IGN de Longwy : l’agglomération s’étend au nord, débordant le site d’origine installée sur le rebord du plateau surplombant la vallée de la Chiers
Les fortifications de Longwy-Haut construites par Vauban à la fin du XVIIe siècle
Longwy-Bas, le quartier industriel dans la vallée de la Chiers
Les friches industrielles du fond de vallée, en partie en cours de réhabilitation avec la création d'un golf
Avec ses 40 893 habitants (INSEE 2007), l’agglomération de [bleu violet]Longwy[/bleu violet] est la deuxième du département. Elle connaît cependant une importante chute de sa population : entre 1975 et 2006, elle a perdu 10 000 habitants, la seule ville de Longwy étant passée de 22 000 habitants à 14 000 habitants pendant cette même période.
Bien avant sa période industrielle, Longwy connaît [bleu violet]une riche histoire liée à sa situation aux frontières des Duchés de Lorraine et de Bar[/bleu violet], puis du royaume de France. Longwy-Haut est une place forte construite par les ducs de Lorraine sur un plateau dominant la vallée de la Chiers et la ville de Longwy-Bas ; elle est [bleu violet]fortifiée par Vauban[/bleu violet] après son annexion au royaume de France en 1670. Une ville neuve est alors construite, marquant encore aujourd’hui le paysage urbain avec ses rues au tracé orthogonal, magnifiée par la citadelle fortifiée de Vauban organisée autour de la place d’Armes.
Malgré les nombreuses destructions successives infligées par les guerres de 1870, puis les bombardements de 1914 et 1944, la citadelle a survécu, [bleu violet]inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008.[/bleu violet]Longwy-Bas occupe un site spectaculaire au pied de la côte ; elle s’est développée rapidement au XIXe siècle, en même temps que les industries de Lorraine, [bleu violet]la Société des aciéries de Longwy[/bleu violet] étant fondée en 1880. La vallée de la Chiers, jusqu’alors peu urbanisée, se couvre de cités ouvrières qui s’étendent sur les pentes raides tandis que les usines, monumentales, occupent les fonds. C’est à cette époque que naissent les [bleu violet]Emaux de Longwy[/bleu violet] dont la production est encore assurée de nos jours par cinq faïenceries.
Depuis les années 1970, la restructuration du bassin industriel lorrain a fortement touché Longwy : taux de chômage en hausse (bien que redescendu grâce au mesures sociales du plan acier), nombre de logements vacants important, vieillissement de la population, …
Si les friches industrielles marquent encore les fonds de vallée, un centre de vie a pris place autour de la gare et de nombreux efforts sont menés pour développer une [bleu violet]agglomération transfrontalière[/bleu violet], à travers le projet de Pôle Européen de Développement.
Des opérations de réhabilitations d’envergure proposent de nouveaux paysages tel le golf d’Herserange : la mise en scène d’éléments du patrimoine industriel (ancien haut-fourneau, cuves de réfrigération) propose une nouvelle lecture du fond de la vallée de la Chiers bien visible depuis Longwy et Herserange.
Aujourd’hui, Longwy est fortement liée aux villes Luxembourgeoises, celles-ci proposant des emplois mieux rémunérés. Progressivement, les zones urbanisées ont formé une agglomération transfrontalière de plus de 120 000 habitants (INSEE 2005) avec Aubange (Belgique), Pétange et Differdange (Luxembourg).
Les petits bourgs, une importance locale majeure
D’autres pôles urbains moins importants ponctuent le département :
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La Meurthe-et-Moselle a construit sa prospérité industrielle sur quelques [bleu violet]grandes industries[/bleu violet], nées de l’exploitation des matières premières du sous-sol et profitant de l’afflux de Lorrains et d’Alsaciens ayant fui les territoires annexés en 1871. Ce développement a conduit à la création [bleu violet]de nouveaux paysages, par endroits spectaculaires.[/bleu violet]
L’industrie du Fer jusqu'à la fin du XXe siècle en Meurthe-et-Moselle
Une épopée fulgurante
La Société du Train universel de Longwy, usine sidérurgique fermée depuis 2005
L'ancien train à fil d’Herserange
Il a suffi d’un siècle pour que l’exploitation industrielle du gisement de [bleu violet]fer[/bleu violet] marque de façon puissante les paysages du département. L’épopée démarre réellement avec l’invention de techniques permettant d’éliminer le phosphore, qui réduisait jusqu’alors l’utilisation de la [bleu violet]minette[/bleu violet] (minerai de fer lorrain) à la production de fonte. En 1879, le procédé Thomas-Gilchrist favorise de façon décisive l’expansion de la sidérurgie lorraine et de l’extraction du minerai. [bleu violet]La Lorraine se voue alors pendant près d’un siècle aux mines et à la sidérurgie[/bleu violet], marquant ses hommes et femmes (plus de 260 000 personnes ont travaillé dans ce secteur d’activité en Lorraine : les [bleu violet]« gueules jaunes »,[/bleu violet] mineurs de fer).
L’aventure s’illustre notamment en 1887 avec une commande exceptionnelle passée aux forges de Pompey : 8 000 tonnes d’acier pour la construction de la Tour Eiffel. Elle durera jusque dans les années 1970 : l’arrivée de minerais de meilleure qualité venue de Suède, Mauritanie, Brésil, …, mettra progressivement un terme à l’exploitation des mines lorraines, la dernière fermant en 1997 à Audun-le-Tiche (Moselle).
[bleu violet]Les trois principaux bassins ferrifères se situaient à Nancy, Longwy et Briey,[/bleu violet] l’ensemble formant un des plus puissants gisements du monde, contenant environ 2 milliards de tonnes de fer. Toutes les mines, aujourd’hui fermées, fournissaient la matière première pour les usines sidérurgiques groupées autour de Longwy, Joeuf-Homécourt, Pompey et Neuves-Maisons. Seules quelques usines de transformations ont été sauvées et [bleu violet]marquent encore les paysages des vallées de leurs silhouettes monumentales[/bleu violet] :
Les paysages du fer
L’usine SAM, toujours en activité, marque fortement le paysage de la vallée de la Moselle à Neuves-Maisons
Les fonderies de Foug et les pentes boisées des Côtes de Meuse en arrière-plan
Longwy, un site industriel contraint dans la vallée de la Chiers
Les traces du passé industriel sont encore bien visibles dans la Pays Haut : ici la reconversion du site métallurgique de Senelle-Maubeuge en golf
Le siècle d’exploitation intensive du minerai de fer et de développement de la sidérurgie ont [bleu violet]considérablement marqué les paysages[/bleu violet], notamment dans les bassins ferrifères de Longwy-Briey (le plus riche en minerai) mais aussi dans tout le sillon mosellan. Un phénomène d’urbanisation bien spécifique s’est développé autour des mines et des usines sidérurgiques : de grands ensembles industriels voient le jour, avec leurs hauts-fourneaux, raffineries, martinets, laminoirs, crassiers, ...
Les villages ruraux connaissent une véritable explosion urbaine. Les [bleu violet]cités ouvrières[/bleu violet] se multiplient, couvrant progressivement les pentes et fonds de vallées, débordant sur les rebords de plateaux, dessinant des paysages urbains spectaculaires.
Le bassin industriel du Pays-Haut : vallées et plateaux
Urbanisation sur le plateau autour des mines de fer de Tucquegnieux et de Trieux
Dans le Pays-Haut, la pression urbaine a été particulièrement forte sur les Côtes de Moselle (département de la Moselle) où elle forme une conurbation entre Metz et Thionville et se prolonge en Meurthe-et-Moselle le long de la vallée de l’Orne (bassin de Briey). L’urbanisation se développe aussi dans la vallée de la Chiers (Longwy) et dans le Val d’Alzette (Villerupt). Sur les plateaux, les filons de minerai plus profonds deviennent moins accessibles et plus pauvres. Mines et cités ouvrières se sont toutefois développées autour de villages ruraux : Jarny, Tucquegnieux, Joudreville, Mancieulles, Piennes, …
La vallée industrielle de la Moselle
L'urbanisation de la vallée de la Moselle cadrée par les coteaux boisés, vue depuis Custines
Dans la vallée de la Moselle, la [bleu violet]métallurgie[/bleu violet] transforme profondément les bourgs de Pompey, Frouard, Dieulouard, Belleville, Blénod-lès-Pont-à-Mousson, Pagny-sur-Moselle et Champigneulles, qui passent brutalement du stade de village rural à celui de ville industrielle.
Aujourd’hui, le sillon mosellan connaît un fort développement, favorisé par sa situation privilégiée entre Metz et Nancy, noyant les cités ouvrières dans un tissu urbain pavillonnaire et commercial. Cette forte urbanisation s’installe dans une vallée présentant un profil bien plus large que celui des étroites vallées du Pays-Haut.
Les cités ouvrières
Les cités ouvrières marquent fortement les paysages des vallées industrielles, et particulièrement dans le Pays Haut (Villerupt)
Habitat sous forme de maisons jumelées et identiques caractéristique des cités ouvrières (Tucquegnieux)
Paysage jardiné dans une cité ouvrière de Mancieulles
Les [bleu violet]cités ouvrières[/bleu violet], secteurs d’habitat construits par les grandes compagnies industrielles, forment des ensembles cohérents plus ou moins étendus. En couvrant des pans entiers des pentes de vallées, elles marquent fortement les paysages. Les maisons, construites sur le même plan et le plus souvent jumelées, se répètent de manière systématique. Le parcellaire, bien organisé avec des rues orthogonales, accentue la composition rigoureuse de ces quartiers. Chaque logement possède un jardin qui permettait la culture d’un potager familial dont la juxtaposition compose par endroits aujourd’hui une ambiance de « [bleu violet]cité jardin[/bleu violet] ». Epousant les styles de leur époque de construction, elles reflètent divers courants architecturaux qui ont cours de la fin du XIXème siècle aux années 1960.
Aujourd’hui, ces quartiers entiers répondant aux seuls besoins de l’usine connaissent des difficultés de reconversion après la fermeture des sites de production. S’ils figurent aujourd’hui comme [bleu violet]un patrimoine et un élément identitaire important[/bleu violet], leur état de conservation reste très variable et leur nombre laisse un travail considérable : à titre d’exemple, dans le seul Val de Lorraine, 54 cités ouvrières se répartissent sur dix communes (Champigneulles, Pompey, Frouard, Custines, Jeandelaincourt, Belleville, Dieulouard, Pont-à-Mousson, Blénod les Pont-à-Mousson, Pagny-sur-Moselle) !
L’exploitation du sel dans le Saulnois : une industrie marquant les paysages d’une séquence de la vallée de la Meurthe
L’industrie du sel en Meurthe-et-Moselle
Les salines de Varangéville et la silhouette de Saint-Nicolas-de-Port en arrière-plan
Sites de sondages exploitant les ressources en sel du sous-sol du Saulnois
Les salines d’Einville dans la vallée du Sânon avec son puits d’extraction en bois
L’industrie du [bleu violet]sel[/bleu violet] se concentre aujourd’hui dans la vallée de la Meurthe avec les usines de transformation de Laneuveville (Rhône-Poulenc), Varangéville (Salins du Midi et Salines de l’Est) et Dombasle-sur-Meurthe (Solvay). [bleu violet]Elle marque puissamment les paysages de la vallée[/bleu violet], avec les silhouettes monumentales des grands complexes chimiques, les crassiers ou encore les bassins de décantation implantés dans la plaine alluviale. Sur le plateau situé à l’est de la Meurthe, les sondages, marquent plus discrètement les paysages agricoles autour de Courbesseaux, Drouville, Haraucourt et Lenoncourt. Le gisement de sel gemme est exploité par des mines et par dissolution sur place en injectant de l’eau dans un sondage puis en pompant la saumure. Le sel brut est utilisé pour le déneigement des routes et l’industrie chimique ; quant à la dissolution, elle permet d’obtenir un sel pur consommable (homme et animaux).
Le sel, [bleu violet]véritable monnaie d’échange[/bleu violet], a fait la richesse de nombreuses villes, notamment dans la Moselle, le long de la vallée de la Seille, mais aussi dans la vallée de la Meurthe, comme Rosières-aux-Salines. L’activité traditionnelle ne subsiste aujourd’hui dans le paysage que sous forme de [bleu violet]traces[/bleu violet], tels les chevalements en bois et séchoirs, notamment près d’Einville-au-Jard dans les vallées du Sânon et de la Roanne. Elle a pourtant longtemps été très importante. Exploité depuis la préhistoire, le commerce du sel s’est développé grâce aux voies romaines qui suivaient les chemins sauniers vers Metz, Trèves, Langres, Strasbourg. Au Moyen-Age, les salines se sont multipliées. Mais l’exploitation ne s’est véritablement intensifiée qu’avec son industrialisation. En 1910, on comptait seize salines autour de Nancy, tandis que l’usine Solvay de Varangéville développait une production de carbonate de soude dès 1845.
La [bleu violet]verrerie[/bleu violet], comme l’exploitation du sel, fait partie du [bleu violet]patrimoine lorrain[/bleu violet]. Bénéficiant de ressources importantes en sables fins et gréseux issus des grès bigarrés et de grandes réserves en bois (alimentation des fours), la verrerie s’est développée en Lorraine dès l’antiquité, notamment dans les zones de montagne peu favorables à l’agriculture. C’est au XVIIIe siècle que l’industrie du verre a pris son essor : les productions verrières de Bohême envahissant l’Est de la France, l’industrie verrière lorraine s’est alors tournée vers la verrerie d’art, avec le cristal. Seules ces verreries de luxe ont subsisté jusqu’à nos jours, avec [bleu violet]Baccarat (1764) et Daum (Vannes-le-Châtel, 1765)[/bleu violet] en Meurthe-et-Moselle. Ces deux usines sont devenues les fleurons de l’artisanat du verre en Lorraine.
L’industrie du textile dans les Vosges : des traces discrètes dans le paysage
Les bâtiments de la Société cotonnière lorraine de Val-et-Châtillon
L’industrie [bleu violet]textile[/bleu violet] s’est surtout développée dans les Vosges. Elle représentait à la fin du XIXe et au début du XXe siècle un appoint indispensable pour les populations en raison de la pauvreté du terroir des vallées vosgiennes, profitant de l’abondance en eau offerte par les torrents. [bleu violet]Quelques implantations ponctuelles se retrouvent en Meurthe-et-Moselle[/bleu violet], notamment dans la haute vallée de la Vezouze dont il reste aujourd’hui peu de traces : les bâtiments de la Société cotonnière lorraine de Val-et-Châtillon sont encore visibles et accueillent un musée discret dans un cadre forestier.
Les nouvelles zones d’activités : un étalement préoccupant
Les nouvelles zones commerciales et industrielles dans la vallée de la Moselle forment un continuum urbanisé s’étirant au nord de Nancy
A l’ère industrielle du XIXème et de la première moitié du XXème siècle, succède aujourd’hui un développement de l’urbanisation qui tend à s’étendre par zones non seulement résidentielles, mais aussi commerciales, artisanales ou industrielles. Ce nouveau tissu urbain, souvent peu structuré et consommateur d’espace, forme [bleu violet]les paysages de périphéries[/bleu violet] que l’on retrouve notamment dans l’agglomération nancéienne et tout le long de l’axe mosellan avec les zones commerciales et industrielles de Nancy-sud à Ludres, Fléville et Heillecourt, ainsi que de Nancy-nord à Pompey (sur les friches de l’ancienne aciérie), Custines et Maxéville (Thomson sur les anciennes carrières). De nouvelles zones industrielles sont également aménagées aux frontières belge et luxembourgeoise : zones de Mont-Saint-Martin et de Villers-la-Montagne qui ont démarré grâce aux aides du Pôle Européen de Développement de la zone transfrontalière. Plus modestement, la zone de la Croix-de-Metz à Toul se développe également.
Les panneaux explicatifs mettent en scène l’histoire militaire dans le paysage, Ville-sur-Yron
La forme même du département de Meurthe-et-Moselle constitue un héritage de la guerre franco-prussienne de 1870, en réunissant les parties des anciens départements de la Meurthe et de la Moselle non annexées. Mais de façon plus sensible, [bleu violet]la Lorraine, durement touchée par les guerres, garde partout dans ses paysages les traces des différents conflits[/bleu violet] : les nombreux cimetières militaires dispersés dans les campagnes, les forts et dispositifs de protection, ou encore les destructions et l’architecture des reconstructions. Les nombreux sites de mémoire qui témoignent de ce passé sont heureusement bien informés, avec des panneaux explicatifs qui retracent l’histoire des événements.
Destructions et reconstructions
Le village de Remenauville, rasé pendant la Première Guerre mondiale
Gondrexon, village entièrement reconstruit après la Seconde Guerre mondiale
Front bâti marqué par l’architecture de la reconstruction des années 1950 (Pompey)
Le village de Martincourt, incendié en 1944, présente un habitat très aéré typique de la reconstruction
La Première Guerre mondiale est particulièrement meurtrière et destructrice pour la Meurthe-et-Moselle : les premiers combats sont menés au nord de la Chiers et à l’est de Nancy, dont témoignent de nombreux cimetières : Pierrepont, Thiaucourt, Montauville, Flirey, Baslieux. La ville haute de Longwy est détruite et de nombreux villages sont ravagés voire totalement détruits : Flirey et Fer-en-Haye ont été reconstruits à un autre emplacement ; Remenauville et Regniéville ne se sont jamais relevés de leurs ruines. L’architecture caractéristique des années 1920 marque encore les villages touchés. La reconstruction permet ainsi une modernisation des habitations : maisons moins profondes, larges ouvertures, linteaux droits en métal, ainsi qu’une restructuration de l’urbanisme avec une réorganisation du parcellaire, souvent autour d’une place. Ces villages présentent souvent un aspect monumental avec une rue centrale axée sur l’église, et sont plus aérés avec des maisons alignées sur la rue mais non accolées de façon aussi systématique que les villages traditionnels.
Le village de Flirey entièrement reconstruit dans les années 1920
Entièrement reconstruit suivant les plans de l’architecte Emile André, le village de Flirey présente une grande cohérence architecturale et urbaine
Certains villages modèles, pris en charge par des architectes de renom, témoignent de cette époque : Emile André à Flirey et à Limey-Remenauville, où il intègre une rocade pour la circulation des engins agricoles, ou encore Georges Biet qui dessina entre autres le village de Parux. La Seconde Guerre mondiale inflige à nouveau de nombreux dégâts humains et matériels. Les zones les plus touchées se situent dans le sud-est du département, autour de la vallée de laSeille, dans le Lunévillois et autour de Nancy.